Voyailes

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Récit de notre Course

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Sénégazelle 2015

Samedi 14 Février : enfin, nous y sommes ! 8 mois après notre inscription sur le site de la Sénégazelle, nous prenons enfin notre vol pour Dakar. Nous sommes 11 au départ de Lyon et nous retrouvons le reste de la troupe à Casablanca. C'est donc à 55 que nous arrivons à l'aéroport Yoff-Léopold Sedar Senghor. Mauvaise surprise, il manque plusieurs bagages mais le camp de Simal est encore loin et Jean-Michel prend en charge le problème. On grimpe dans les bus et, après 6 heures de vol, 2 heures d'escale il faut encore résister à 2h30 heures de route entrecoupées d'un arrêt pipi (très sympa pour faire connaissance !) et 1/2 de taxi brousse au décor qui réveille ! Bref, à 5 heures du mat' on ne pense qu'à filer dans nos cases pour récupérer un peu. 

 

Dimanche 15 Février : ce n'est ni l'appel à la prière, ni les aboiements des chiens qui auront perturbé notre sommeil. 8 heures, le camp s'éveille lentement et les gazelles découvrent avec surprise le magnifique décor qui les entoure.


Le Saloum, où passent quelques pirogues de pêcheurs, s'écoule au pied de nos cases avec, en ligne d'horizon le baobab sacré de l'île de Firane. Le confort des cases s'est nettement amélioré en 2 ans : elles sont plus spacieuses, l'espace douche est séparé de la chambre par une porte et les toilettes sont également plus intimes. Et, le top du top, il y a maintenant une superbe piscine ! Le camp de Simal s'est transformé en éco-lodge !

Après le déjeuner, toutes les gazelles se retrouvent pour le tri des fournitures scolaires : une trentaine de sacs à préparer pour des classes qui peuvent aller jusqu'à 55 élèves ! Avec la chaleur qu'il fait sous la tente c'est séance hammam moins chèr que gratuit. On ressort 3 heures plus tard complètement en nage. On aimerait prendre une douche mais le réseau d'eau courante est coupé dans un rayon de 400 km. Y'a des fois où on regrette le progrès ...

 

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Lundi 16 Février : grande nouveauté cette année sur la Sénégazelle : nous avons droit à un "coach sportif" (Jules) qui est là pour animer l'échauffement d'avant course. Comme c'est la 1ère étape et que nous sommes encore sur la réserve, nous suivons consciencieusement les directives de ce prof qui prend son rôle très au sérieux. Allez, Jean-Michel lance le compte à rebours et c'est parti pour 10,7 km très sablonneux ... foutu sable que nous allons manger chaque jour et que nous allons finir par détester !


Je me rappelle de cette étape courue il y a 2 ans et je pars en douceur avec Béa et Fabienne pour 1h13 de course dans la brousse sénégalaise. Enfin, les tam-tam résonnent au loin et les cris des enfants se font entendre. Puis, soudain à la sortie du virage ils apparaissent ! Ils sont tous là, formant une haie colorée et bruyante : des centaines d'enfants qui nous attendent, des centaines de yeux qui nous enveloppent, des centaines de mains qui nous attrapent dans un tourbillon d'émotions ! La ligne d'arrivée à peine franchie, nous nous lançons sur la piste de danse improvisée par les femmes du village.

 

Après l'accueil traditionnel, nous partons à la rencontre des élèves pour la distribution de fournitures. Je suis toujours aussi impressionnée par le calme et la discipline de ces écoliers qui reçoivent en silence leurs "cadeaux" comme ils disent. Comme c'est bon de courir utile !!!

 

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Nous rentrons sur Simal en charrette ... et non pas en calèche ! (même si nous sommes des princesses !). Nous déjeunons avant de prendre la route pour Djiffer et la pointe de Sangomar. Jean-Michel nous annonce 40 mn de route mais ça, c'est en minutes sénégalaises ... pour avoir le temps en français il faut multiplier par 3 !
Nous traversons des paysages époustouflants dont la magnifique réserve de Palmarin qui offre de grandes étendues de sable et d'eau avec les baobabs qui se détachent à l'horizon. Nous sommes seules au monde ... this is the African Dream.

 

Encore 1/2 heure de pirogue pour découvrir avec stupéfaction notre camp ! Sur l'île au Diable, une langue de sable qui fait face à l'île de Dionewar, se dressent miraculeusement une trentaine de tentes berbères, des sanitaires et même une cuisine ! Autant dire que cela parait complètement irréel ! Le staff nous fait un brief sur le fonctionnement général de nos nouveaux quartiers : des bidons d'eau douce sont mis à disposition pour la douche. Pour la 1ère fois, j'entends dire que l'eau est à consommer avec modération (record à battre : 1/2 bouteille d'eau pour la douche !). Pour les WC, aucune restriction : on remplit son seau d'eau de mer qu'on verse dans les toilettes en guise de chasse d'eau.


Bref, c'est très impressionnant de voir toute cette logistique sur ce bout de terre isolé de tout !

 

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Mardi 17 Février : à l'aube de ce 3ème jour, les gazelles commencent à créer des liens et l'ambiance est de plus en plus chaleureuse ... ce matin nous embarquons dans les pirogues sous un magnifique lever de soleil pour 3/4 d'heure de navigation en direction de l'île de Falia. Au loin, un hôtel de luxe affiche porte close : Ebola et le terrorisme ont eu raison du tourisme laissant les herbes et les ronces envahir cet endroit qui a du ressembler au paradis un jour ...

 

Nous avançons tranquillement vers la ligne de départ où Jules (déjà au taquet of course) nous attend pour l'échauffement. On démarre gentiment les exercices puis, sans vraiment se concerter, les gazelles enchainent avec un magnifique French Cancan improvisé ! C'est pas sérieux ça les filles !!! Mais Jean-Michel donne le Top-départ et c'est parti pour 1 heure de course sur un terrain difficile ... très difficile ! Nous nous écorchons les mollets dans la savane, nous nous griffons les bras avec les épines d'acacias, nous nous enfonçons dans le sable mouillé, nous glissons sur le sable mou ... mais les enfants qui viennent nous attraper la main à quelques mètres de l'arrivée nous font déjà oublier tous ces efforts.

 

L'école que nous visitons aujourd'hui manque de moyens plus que toutes les autres. Ici, c'est presque le bout du monde et il n'y a rien ... sauf des élèves qui nous disent "merci" quand on leur distribue leurs "cadeaux" ... et quand on entend ces mots, on sait pourquoi on est venu ! Midi, nous regagnons les pirogues accompagnées de tous ces enfants qui espèrent déjà que la Sénégazelle revienne l'année prochaine ... une belle parenthèse dans leur quotidien ... et dans le nôtre !

 

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Cet après-midi, nous sommes invitées dans des familles de la communauté de Dionewar. Nous avons quelques heures pour partager avec les femmes et les enfants la "cérémonie" du thé. Fabienne a eu l'ingénieuse idée d'amener des élastiques pour confectionner des bracelets ce qui occupe la bonne dizaine de gamins qui se sont assis dans la pièce .... je passe sur les détails de ce que nous avons vécu mais je peux vous assurer qu'il y a eu des larmes, des rires et beaucoup d'émotions !!!

 

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Nous étions parties ce matin sous un magnifique lever de soleil, nous rentrons ce soir sous un  coucher de soleil d'une incroyable douceur ! Surprise en arrivant sur l'île : le staff a déplacé une tente et creuse autour d'une autre ... Ce sont les hautes marées et la mer commence à empiéter sur notre territoire. Nous regardons impuissantes, les vagues qui passent au dessus de la dune qui se situe derrière notre tente. "Nanka nanka" (cool cool) comme ils disent là-bas : Jean-Michel et toute l'équipe observent calmement la situation et nous demandent de préparer nos bagages ... au cas ou ....

 

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Mercredi 18 Février : la mer a été très agitée cette nuit, mais nous nous réveillons au sec ! Le camp s'éveille lentement, presque en silence ... c'est la 3ème étape et la course d'hier se fait sentir dans les jambes. Jean-Michel nous a prévenues : l'itinéraire du jour comporte du sable, beaucoup de sable ... un sable fin qui se met partout et qui accentue nos efforts. Nous partons tranquillement et Béa nous donne quelques conseils pour économiser notre énergie. Le parcours est finalement assez roulant alternant sable et ... coquillages ! Nous nous préparons à faire le dernier km sur une bande de sable mais le bruit des tam-tam nous surprend presque ... la ligne d'arrivée se dessine déjà devant nous !

 

La cérémonie d'accueil de Diofior sera sans doute la plus belle de toute la semaine. Les villageois se sont vraiment mobilisés pour nous offrir un spectacle fantastique qui nous emmène dans un tourbillon de danses et de musique. Les femmes nous lancent des "merci" ... les larmes montent ... l'intensité est à son paroxysme et les émotions s'entrechoquent. Après la distribution des fournitures, nous repartons "groggies" par ce que nous venons de vivre ...

 

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L'après-midi est libre, et Béa nous propose une improbable séance d'étirements et de massages sur la plage ... je crois que c'est l'un des plus beaux cours de stretching que j'ai eu l'occasion de vivre ! Rires et bien-être assurés ... la nuit va être bonne ... à moins que la marée nous force à quitter le bivouac. Comme la veille, Jean-Michel nous demande de préparer nos sacs. Le camp s'endort sous la lumière étincelante des étoiles.

 

Jeudi 19 Février : la nuit a été calme et même les crabes se sont faits discrets ... la séance de récupération d'hier a été profitable et nous nous réveillons en meilleure forme que la veille. Nos sacs sont prêts, ce sont nos derniers instants sur l'île au Diable. Ce matin, nous retournons sur Dionewar avec un départ depuis la plage.


Le parcours commence sur le sable puis s'enfonce dans une magnifique forêt de baobabs avec une vue panoramique sur la mangrove. En passant entre 3 zébus qui regardent indifférents les coureuses, je prends conscience de l'incroyable footing que je suis en train de faire, et je pense aux copines qui auraient adoré partager ce moment incroyable ! La course est belle mais à l'entrée des villages, le balisage reste introuvable ... ce qui nous vaut de chercher notre chemin à 2 reprises ... On nous avait annoncé 8,5 km et, alors que j'ai l'impression d'avoir à peine commencé à courir, je suis surprise de voir les gazelles venir à notre rencontre nous encourager. Ingrid m'annonce 500 mètres et ses encouragements me font allonger la foulée ... bon sang, que c'est bon de courir ici et de voir toute cette solidarité qui se met en place !

 

Nous retrouvons ici les enfants de la famille qui nous avait reçues 2 jours plus tôt et nous font la surprise de nous offrir des colliers qu'ils ont confectionnés. Quel bonheur de faire partie de cette aventure qui nous permet de vivre ces moments si riches ! Mais la fin approche et dans la pirogue, nous entonnons en cœur "Aida" qui berce depuis toujours les instants forts de la Sénégazelle.

 

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Vendredi 20 Février : dernière étape ! Jules continue à prendre à cœur son rôle de coach mais ses nerfs sont mis à rude épreuve. 55 nanas qui dansent le French Cancan sur la ligne de départ ce n'était sans doute pas prévu au programme ! Et ce n'est rien à côté de ce qu'il va vivre dans les prochaines minutes ...
Hier soir, en solidarité avec une fille qui s'est blessée, nous avons décidé de ne pas faire la course ... individuellement. Nous prenons donc un départ "nanka nanka". Contrairement aux étapes précédentes, nous restons groupées ce qui agace Jules: "allez les filles, c'est mou aujourd'hui, on accélère !" et pour réponse les gazelles se mettent à chanter ... Christophe, qui se trouve au ravitaillement, est surpris de voir cette masse bruyante arriver ... comme convenu, nous attendons les randonneuses et notre blessée qui a réussi à faire le parcours en marchant. Je pense qu'elle se souviendra longtemps de l'ovation qui lui est faite  et c'est aussi dans ces moments de partage qu'on comprend le véritable esprit Sénégazelle.



Le groupe continue en marchant avec un arrêt photo près d'un immense baobab ... quelques enfants nous ont rejoint pour nous emmener au village mais à la vue de la ligne d'arrivée, les pas ralentissent, pour finalement s'arrêter au milieu des écoliers qui nous attendent.

 

Nous savourons ce moment. Nous sommes conscientes que la fin est proche et, comme si la ligne d'arrivée marquait le terme de cette aventure nous restons là, à profiter de la magie de ces images. 55 gazelles (-2 ... ben oui, les connes sont partout ... même au cœur du Sine Saloum !) qui dansent, chantent et reçoivent avec beaucoup d'émotions la plus belle des médailles : celle de la Sénégazelle 2015 !

 

La remise des prix (c'est vrai qu' on en avait presque oublié qu'il y avait un classement !) ferme le rideau sur cette aventure unique que nous venons de partager pendant une semaine. Je glisse au passage un mot sur la belle performance d'Adeline qui se hisse sur la 4ème marche du podium ... c'est la cuillère de Bissap sur le morceau de pain (dicton local !)

 

Les derniers achats sont faits, les bagages bouclés ... demain ce sera le retour dans notre monde moderne et agité.

 

Samedi 21 Février : 7h15, nous montons dans les taxis brousse pour faire le même chemin qu'il y a 1 semaine. Nous venons de vivre ensemble 8 jours inoubliables, nous avons couru 5 étapes dans des paysages grandioses, nous avons doté 2624 enfants de fournitures scolaires, nous avons partagé des émotions inimaginables et fait des rencontres magnifiques ! Je l'avais déjà dit lors de ma 1ère Sénégazelle : on peut tout imaginer avant de partir sauf ce que l'on va vivre sur place ! Cette 2ème édition n'y déroge pas ... car chaque semaine apporte ses surprises et ses différences. 

 

Dimanche 22 Février : Après une journée sur N'Gor et une folle nuit au Patio, j'ai remis le jean, les bottines et la doudoune. Mais même si d'apparence rien n'a changé, je repars avec ce quelque chose en plus qui m'accompagnera pendant quelques mois ...

 

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24/02/2015
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