5 jours autour du Rallye Paris-Dakar
Sur le Rallye Paris Dakar (2007)
Tous les voyages sont uniques mais celui-ci en particulier ! C'est en effet cette année là qu'aura lieu la dernière édition du Dakar sur le continent Africain ...
Quand, en novembre mon boss m'annonce que je pars sur une étape du Dakar, je grimpe au plafond !!! Je sais déjà que cette occasion ne se représentera peut-être plus jamais ...
Le 7 janvier au matin, Frank m'accompagne donc à Orly - Nous avons profité de l'occasion pour s'offrir une journée à Paris - et, alors qu'il prend son vol de retour pour Annecy je m'enregistre pour Marrakech avec mes 3 acolytes (en non pas alcooliques !).
Fin de matinée, nous arrivons sur le sol Marocain et, après les formalités d'usage, nous prenons possession de notre 4X4 pour partir en direction de Ouarzazate.
La sortie de Marrakech est épique !!! C'est Christophe qui a pris le volant et Jean-Phi qui se retrouve aux commandes de "radio Marrakech". Fenêtres ouvertes et musique à fond, nous nous enfilons dans la circulation. Ça y est y'a Christophe qui stresse et Jean-Phi qui est mort de rire ... ça commence bien. Après 2 tours de rond-point, et quelques agacements, on se lance enfin en direction du col du Tichka à 2260m. Brrr ... après la douceur de Marrakech, c'est le froid & la neige qui nous accueillent.
Allez on met la polaire pour la photo et on reprend la route ... Nous sommes dans des paysages splendides et aussi torturés que les routes qui les traversent. Question sécurité, on suppose que les contrôles ne doivent pas être fréquents : des cars archi-bondés avec des pneus à peine gonflés qui frôlent des charrues tirées par des ânes ...on sert les fesses ... ça passe ! Un bon dodo sera le bienvenu ...
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2ème journée : nous continuons en direction du sud. Hier, je trouvais que les routes étaient limites ... mais aujourd'hui, ça va beaucoup mieux : y'a plus de route !!! Nous sommes en pleine nature sur des chemins qui bordent des précipices ... Jean-Phi a le pied enfoncé sur l'accélérateur et je prie juste pour que nous n'ayions pas à croiser d'autres véhicules. Et merde, ma prière n'a pas été entendue : un gros 4X4 arrive en face. Comment ça je "flippe" ? Je transpire ? T'es sûr ? Bon, allez, on s'accroche ! Je ne prie plus - je sais maintenant que ça ne sert à rien - et j'observe la situation qui semble durer une éternité. Passera ? Passera pas ? Va tomber ? Va pas tomber ? Encore un petit effort ... c'est bon, ça va y aller ... Yeessss ça y va !!! Ouf, je me détends ... et je contemple à nouveau notre environnement.
Ici, y a rien : pas une maison, pas un arbre, même pas un bar, et pourtant on voit des gamins qui surgissent de tous les côtés ! Ils vivent dans un trou ou quoi ? Ah ça y est, un village ... à notre passage, les femmes se cachent (des fois que je les prenne en photo ?). J'avais raison, ils vivent vraiment dans un trou !!! A part le linge qui sèche au soleil, il n'y a que du sable et des cailloux. Faut pas oublier ton pain ! Cela dit, c'est vraiment trop chouette d'être ici.
Après un break, on reprend notre route ...enfin ... notre piste ! Le paysage change, les couleurs aussi. Marron, orange, rouge ... nous approchons des dunes de Mergouza où nous allons bivouaquer. J'ai pris le volant : je m'éclate comme une folle ! Mmmmm cette sensation de liberté c'est trop bon ! Ca y est nous arrivons au camp : un magnifique bivouac bédouin avec le dromadaire qui nous attend. La nuit va être belle ... mais fraîche ... très fraîche ! Heureusement j'ai prévu ce qu'il faut - c'est ça l'expérience mon petit ! - un bon pyjama en pilou-pilou ... pas très glamour mais tellement chaud !!! Y'en a qui ont cru qu'ils pourraient dormir en caleçon ??? Ben oui, Jean-Phi - ancien militaire - qui ne craint pas de se balader en slip dans les douches à 5h du mat' avec sa frontale !!!
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3ème jour : THE DAY ! Nous allons enfin rejoindre le rallye. On ne dirait pas, mais c'est assez compliqué pour assister au départ. Pour des raisons de sécurité, le point de ralliement n'est annoncé qu'au dernier moment. Donc, 2 solutions pour pouvoir y aller : faire partie de l'organisation - comme nous - ou avoir sa mata-hari dans le peloton !
Le soleil pointe à peine le bout de ses rayons et nous sommes gelés. Même mon appareil photo fait des siennes ! C'est vraiment impressionnant ! Je retrouve un peu les ambiances "course de ski" ... j'enfile la combin', je ferme les chaussures ... la droite, puis la gauche (toujours dans ce sens), j'ajuste le casque, les lunettes ... je suis dans le portillon de départ ... bip - bip - bip - biiiiip - et c'est parti ! Le sable part en fumée, les cailloux giclent ... ça déménage !!! Un motard de Chavanod se prépare lui aussi (dossard 74) : quand je m'approche de lui, je sens le regard qui tue : "elle me veut quoi la blonde ?". "T'as le bonjour de Denis". Ah ça calme hein ? Allez, on fait une photo, on s'embrasse et on se souhaite bonne chance.
Au loin sur la colline, on voit la voiture de Carloz Sainz. On court pour la photo. Mais j'ai envie de "pipi" et je file derrière les dunes pour essayer de me trouver un petit coin tranquille. Et sur qui je tombe, en train de faire son gros caca ??? Carlos !!! (maintenant qu'on se connait, je peux t'appeler Carlos?). Pas vraiment content de se faire emmerder dans ce moment d'intimité le Carlos. Ca a dû le perturber, car le soir on apprendra qu'il a complètement loupé son étape ! Pour la technique je dis pas, mais maintenant, faut bosser le mental mon gars !!!
En dehors, de cette étape merdée pour l'espagnol, on apprend qu'un motard s'est tué. Voilà, ça c'est la note noire de la journée. Nous reprenons notre route et nous terminons au bivouac du rallye. Là encore, c'est impressionnant : les grosses teams, avec des camions chargés de matériel, les mécanos qui s'affairent pendant que les pilotes se font masser ... puis tous les autres, qui galèrent ! Pour eux, pas d'assistance, pas de kiné ... t'as mangé du sable toute la journée, t'arrives parmi les derniers, il fait nuit, t'es HS, t'as froid et il faut encore s'occuper de l'intendance... et pour couronner le tout, on entend à peine parler d'eux aux infos ... Avant de venir ici, je croyais que le Dakar c'était 3 voitures, 2 motos et 1 camion (!) ...C'est bon, j'rigole ... Bon on ne va quand même pas trop s'apitoyer ... après tout, ils ont payé ? Pour nous, ce sera une nuit dans un petit hôtel confortable pour récupérer de nos émotions (mais j'vous jure qu'on pense bien à eux !)
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4ème jour : nous entamons notre remontée sur Marrakech. Après les gands espaces déserts, nous retrouvons le tumulte de la ville rouge. Un tour dans les souks - la bande de fous avec laquelle je suis, fait tourner un marchand en bourrique qui préfère nous donner un dirham pour aller boire un thé, plutôt que de continuer le marchandage - un thé sur la place Jêma El Fna - faut bien dépenser l'argent qu'on vient de nous donner ! - et quelques achats plus tard, nous décidons de rentrer en calèche ... Et là, je me dis que le marchand des souks s'en est bien tiré ... ce n'est plus du marchandage c'est du lynchage ! Conclusion, c'est moi qui me retrouve aux rennes des chevaux pour rentrer à l'hôtel !!!
Pour terminer ce formidable séjour, Jean-Phi nous invite dans un restau typique marocain - tenu par une française tout de même ! - pour manger quoi ??? Un couscous bien-sûr !!! Faut tout vous dire ... C'est notre dernière soirée. Demain nous reprenons notre vol pour Paris ... sniff ... l'aventure se termine. Elle aura été intense et remplie de magnifique images.
Nous aurons vécu 5 jours absolument exceptionnels ... d'autant plus exceptionnels que l'année suivante, suite à des menaces d'attentat, le Rallye Paris-Dakar a été annulé puis exporté sur le continent sud Américain. Comme quoi, il ne faut jamais laisser une occasion ...
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